Il n'est pas banal d'entendre un chat demander de tuer des gens. Ni d'entendre un chien nous faire la morale.

The Voices, comédie dramatique réalisé par Marjane Satrapi. Elle nous plonge dans la tête de Jerry (Ryan Reynolds), un homme solitaire, qui essaye de se contenter de la présence de ses animaux de compagnie. Il voit régulièrement une psychologue (Jacki Weaver), qui l'aide dans sa vie en lui faisant suivre un traitement médicamenteux. Il lui confie qu'il s'intéresse à une charmante anglaise, qui travaille à la comptabilité de son usine, Fiona (Gemma Aterton). Jerry passe une vie sereine , jusqu'au jour où il oublie de prendre ses médicaments.

Bien que la réalisatrice de Persépolis nous montre un aspect plus ou moins comique de la vie de Jerry, le film reste un thriller, mais surtout un drame. A la fois drôle, terrifiant, gore et triste, on reste dans une ambiance prenante et quelques fois dégoûtante.

Ce film nous montre le quotidien d'un homme ayant une enfance difficile, avec quelques problèmes psychiatriques. Confronté à ses désirs et ses pensées, Jerry n'a pas d'autre solution que de créer des personnages pour, s'aider et se comprendre lui-même. C'est dans la confusion de la morale, et de ses décisions, que le personnage devra ce battre.

Le scénario qui nous est proposé est très bien mis en place. On ressent à travers les personnages, les émotions que Jerry dégage. Le risque était de faire passer un regard humain, d'un seul et unique personnage, à travers des animaux et d'autres protagonistes. Et c'est réussi ! La mise en scène de chaque personnage, ainsi que le décor nous fait passer de l'état psychologique de Jerry, au nôtre. Autant dire que l'on ne s'ennuie pas.

Ryan Reynolds est totalement crédible dans son rôle. Tout aussi dérangé, qu'aimable et gentil. Dans son air un peu naïf, une certaine empathie s'installe avec une appréhension des actes qu'il peut s’apprêter à commettre. Anna Kendrik sait garder le rôle d'un personnage naïf, mais qui garde de l'assurance au fur et à mesure du film.